Parce qu’Oléron ne se résume pas à des plages envahies l’été. C’est un joyau aux multiples facettes qui ne se découvre pas facilement. Oléron pudique.

Parce qu’Oléron respire et vit toute l’année avec ses habitants, ses amoureux, ses passionnés, ses traditions, son savoir-faire, son savoir-être, ses personnages hauts en couleurs. Oléron palpitante.

Parce qu’Oléron est mer mais aussi terre avec ses vignes, ses marais, ses dunes, ses prairies, ses forêts, ses landes. Oléron nature.

Parce qu’Oléron connaît ses tempêtes, ses coups de gueule et puis le calme, la quiétude, la paix, le silence. Oléron changeante.

Parce qu’une île ne peut pas laisser indifférent. Elle inquiète ou elle fascine. Elle rejette ou elle accepte. Elle décide. Oléron magique.

Et certainement aussi parce que je suis tombé dedans tout petit. J’ai cru pouvoir l’oublier mais elle m’a rattrapé. Oléron insatiable, Oléron insaisissable.

Vous l’aurez compris, j’éprouve à la fois de l’admiration, du respect, de l’amour pour ce grand caillou posé au milieu de l’eau.

A travers ces pages je souhaite, j’espère vous faire partager une parcelle de cette passion. Au hasard de mes rendez-vous avec cette belle dame, je complèterai ces pages de photos que j’oserai commenter… à ma manière.

Mais gare! Ce n’est pas un site de photographe. Je ne souhaite pas consacrer une page entière au matériel que j’utilise pour voler des images, matériel d’ailleurs assez basique.

Et pour que les choses soient claires entre nous, je vous livre immédiatement ma vision de la photo. Je gage que cette vision ne plaira pas forcément aux professionnels ou amateurs très (trop) éclairés.

 

 

En photographie, le sujet n’est pas toujours la principale source de motivation. Il m’arrive de partir à la recherche d’une fleur ou d’un animal parce que c’est la saison et je sais avoir une chance de le trouver. Parfois aussi, je ne cherche rien de particulier, rien d’autre qu’une lumière et un instant.

Alors le sujet importe peu, il peut se répéter à l’infini. Chaque moment de la journée a ses secrets mais les premières et les dernières heures d’un jour de printemps ou d’été révèlent des trésors. Sous ces lumières particulières naissent des images éphémères, la nature dévoile quelques uns de ses secrets, étale sa richesse et ses splendeurs.

Etre témoin de ces instants est une grande chance, un grand bonheur à condition de rester discret, furtif, précautionneux. Savoir se fondre, se faire oublier reste mon premier objectif. On ne met pas les pieds n'importe où au lever du soleil. S'approcher d'une colonie d'aigrettes et de hérons peut causer de gros dégâts si un adulte couve ou si les jeunes, après la fuite des parents, deviennent la proie de prédateurs toujours aux aguets.

Malgré toutes ces précautions, j'ai bien conscience de faire des dizaines de victimes parmi le petit peuple de l'herbe, ces minuscules créatures cachées sous chaque plante, chaque pierre. Conscient aussi de priver parfois de repas une araignée en emmenant involontairement sa toile avec mes pas.

L’homme est un prédateur, il en est ainsi et la conscience éveillée ne peut qu’accentuer le malaise.

L’homme est redouté, Avez-vous remarqué la réaction instinctive de tout animal qui croise votre chemin ? Il vous fuit comme si vous portiez sa mort dans votre odeur.

Pourtant, même après des années, je suis toujours émerveillé par le spectacle aussi fascinant que changeant de la nature.

Je crois avoir compris que cette fascination peut être exercée aussi bien par un paysage grandiose, unique, à couper le souffle que par une œuvre d’art en miniature, un instant, une lumière.

 

Pour certains, dont j’avoue faire partie, le bonheur est décuplé par le plaisir d’être le premier, parfois le seul présent sur le lieu et au moment, comme si votre interprète préféré venait ne chanter ou jouer que pour vous.

En cela les premières heures du jour sont magiques. La nuit a gommé les traces trop voyantes de l’activité humaine, la fraîcheur a tonifié les organismes, le calme a rassuré les plus craintifs.

 

Avant la photo, le regard devient le seul guide, la seule référence laissant au rebus tous les codes techniques, les principes mathématiques et les concepts de composition. J’ai souvent pensé, jusqu’à m’en persuader, qu’à trop chercher à réunir ces éléments la photographie perdait son âme.

Alors, un peu volontairement, un peu par paresse, j’ai décidé de privilégier la photo et de ne point me lancer dans la mode du montage stéréotypé. Ces normes de couleur, d’exposition, de cadrage produisent des images certes de qualité mais tellement uniformisées qu’elles en deviennent lisses et fades.

Lorsque mon œil accroche un sujet et une lumière, je ne souhaite pas avant tout réussir une photo parfaite, ni même une belle photo. Je souhaite transcrire ce que je vois pour capturer une émotion, la partager et si possible la faire revivre lorsque sa réalité sera effacée.

 

Les quelques photos de ce site sont le fruit de ces rencontres. Plus que leur qualité, je souhaite que leur âme vous séduise.

Et mon pari sera gagné si vous y trouvez un zeste de poésie, un brin de magie, une pincée d’évasion.