Au fil de l'eau

Pour cette virée, je vous emmène sur le port de La Cotinière.
Ces zones portuaires sont une autre de mes passions, certainement parce que j'ai grandi sur le port de La Rochelle. Pas le port à touristes, non le port de pêche, celui qui n'existe plus maintenant: le bassin des chalutiers. Dans les années 70/80, j'y ai beaucoup vu, beaucoup appris, gagné ma liberté et mes premiers francs au milieu de ces visages burinés, de ces vies cassées, de ces marins qui racontaient à mots comptés leur incroyable vie en mer, un métier d'un autre âge.
En repensant à ces moments, je me rends compte que je ne suis plus tout jeune parce que depuis tout a changé: plus de bassin des chalutiers, plus de marées de 2 semaines, plus de pêche hauturière, plus d'encan: bref plus grand chose.
De cette époque, j'ai conservé mes premières photos et je les ai transmises au Musée maritime. Et oui, c'est tellement vieux et tellement disparu que c'est entré au musée!
Si les gueules cassées, leurs drôles de rafiots et mes premières photos vous intéressent, le Musée a mis en ligne un site internet très bien fait que vous pouvez visiter sur www.histoiresmaritimesrochelaises.fr/ .
Le musée recueille aussi les témoignages de quelques anciens. Avec des mots simples et émouvants, ils racontent leur vie sur cette mer qui leur a tout pris et tout donné. Je ne sais pas si vous en avez déjà rencontrés mais ils se reconnaissent au premier coup d'œil. Après des années de mer, leur regard ne perçoit plus le monde tel qu'il nous apparaît. Ils vivent ailleurs, autrement, certainement parce que leurs souvenirs, leurs émotions sont si intenses qu'ils ne laissent plus de place à la banalité.
Ce sont des hommes eux et qui trouvent bien plus de respect à mes yeux que les saltimbanques et autres amuseurs de ballon ou de raquette qui font la une de la presse à coup de scandales et de millions en se prenant au sérieux et se croyant autorisés à donner leçons et conseils.  De quel droit? Qui sont-ils? Qu'ont-ils vécu?

 

Maintenant, à La Rochelle, tous les ports sont barricadés comme des prisons et curieusement je trouve beaucoup moins d'intérêt à cette ville qui ne sent plus le poisson et le gas-oil mais l'huile de bronzage et la carte bancaire.

A La Cotinière, on peut encore approcher ces endroits riches en odeurs, couleurs, matières, ces endroits qui recèlent des trésors d'objets bizarres parfois inquiétants sortis de leur contexte, souvent beaux ce qui m'autorise à croire que ces marins, souvent rudes, ont une âme de poète.

Cette île est indéniablement riche d’autre chose que de l’économie touristique.
Ainsi chacun raconte une histoire, une histoire un peu mystérieuse et qui doit le rester en partie pour ne pas en atténuer la magie.
Pour vous cette histoire sera décousue. Il faudrait pour pouvoir tisser un fil entre chaque témoignage pour le rendre vivant mais ce n’est pas le lieu.

 

Place aux photos

 

Le sigle IO représente l'immatriculation du quartier maritime de l'île d'Oléron. Ce sigle, à l'origine obligatoire pour identifier les navires, est devenu l’emblème de l'île et se retrouve sur de nombreux articles comme marque commerciale souvent galvaudée.

oléron

 

 

Le Port

Le port de La Cotinière s'est imposé au fil des années comme le 1er port de pêche de Charente Maritime et le 6ème port français. 95 bateaux et 300 marins contribuent activement à cette réussite, épaulés par une gestion autonome et intelligente axée sur une pêche responsable et diversifiée.

Les espèces nobles sont la marque de fabrique de La Cotinière: langoustines, soles, seiches, lottes, raies, maigres et bars.

La Cotinière

 

 

Étrave à sec.

Comme une baleine échouée, cette masse est aussi incongrue à terre qu'elle est agile dans son élément.

La Cotinière

 

 

Gîte au port

De retour à quai, l'Irlandais a trop longtemps séjourné dans les pubs. Quelques verres de trop et c'est la gîte assurée.

La Cotinière

 

 

La poignée dans le coin

Dernier coup de gaz avant la ligne d'arrivée. Décharger les caisses de poisson et espérer qu'il se vende bien à la criée.

La Cotinière

 

 

Connecté

Radar, Sonar, VHS, GPS, BLU, Pilote. En mer poussent d'étranges forêts aux branches sans feuille.

La Cotinière

 

 

La souffrance

Après des années de travail en mer, la coque est rongée par les éléments, le sel, les coups. La mer a eu raison de la bête. La mer a toujours raison!

La Cotinière

 

 

La force

La force de cet acier résistant à des tractions de plusieurs tonnes. Ces câbles ou funes relient le filet au bateau qui le tracte. Leur force est telle qu'ils représentent aussi le pire des dangers. Lorsque le filet accroche, les funes ne lâcheront pas et peuvent entraîner le bateau par le fond. Vous vous souvenez du Bugaled Breizh, ce n'était certainement pas un banc de sardines!

La Cotinière

 

 

Le sel

Rongé, mangé, dévoré. Le sel attaque et vient à bout de l'acier le mieux forgé. Cet anneau d'amarrage ne conserve que le souvenir de son robuste passé.

La Cotinière

 

 

Salade de fruits

Sur le port vous en trouverez de biens gros, de biens mûrs, des rouges, des jaunes. Je ne parle pas des marins mais de ces beaux fruits appelés diabolos. Il s'agit des flotteurs permettant l'ouverture du chalut sous l'eau.

La Cotinière

 

 

Symphonie de couleurs

Promenez vous sur le port au petit matin et laissez votre regard errer sur ces filets attendant le ramandeur mi couturière, mi chirurgien.

La Cotinière

 

 

Collection printemps-été 2014

Tout est prêt pour le défilé.

La Cotinière

 

 

Haute couture

Ou l'art de réparer les outrages de la mer sur des habits de luxe.

La Cotinière

 

 

Patriotisme

Jusqu'au fond de l'océan porter les couleurs du drapeau. 

La Cotinière

 

 

Désespéré

Il est des moments où il faut renoncer. Inextricable amalgame de chaînes et de cordages rongés par une vie trop dure.

La Cotinière

 

 

Le lien

Sous des apparences parfois rudes, les marins ont une âme de poète, d'artiste.

La Cotinière
La Cotinière

 

 

Je me répète

Mais voici une autre symphonie de couleurs, un régal pour les yeux.

La Cotinière

 

 

Vent et brume

Et flotte aussi comme un arrière goût de piraterie.

 

La Cotinière

 

 

Le salut du marin

La Cotinière

 

 

L'adieu du marin

La Cotinière

 

 

Le vestiaire du marin

La Cotinière

 

 

Alors, çà vient, j'attends mon dîner!

La Cotinière

 

 

Y'en aura pas pour tout le monde

La Cotinière

 

 

Moi, j'men fous, je suis servi!

La Cotinière

 

 

Les requins

Et oui, les bateaux de La Cotinière pêchent aussi le requin le plus souvent assez près des côtes. Il ne s'agit pas des monstres sanguinaires des récits fantastiques. Regardez cette caisse de roussettes, on est loin des "dents de la mer"... même celles de ma grand mère pourraient en avoir raison!

La Cotinière

 

 

Il n'y a pas si longtemps, la peau dure et rugueuse de la roussette servait à récurer les ponts en bois des navires. Cette tâche ingrate était souvent réservée au mousse, histoire de lui apprendre le métier.

La Cotinière

 

 

Plus impressionnant

Ce requin Peau bleue croise aussi parfois dans les eaux côtières à la recherche de bans de maquereaux dont il se nourrit. Sa taille peut atteindre les 4 mètres pour 200 kilos.

La Cotinière

 

 

Peau bleue

De près le museau pointue et la couleur de la peau permettent d'identifier l'espèce. A bord, la prise de ce poisson demande une vigilance particulière. Les dents tranchantes de cette espèce mesurent de 3 à 5 cm. Les dents des requins se renouvellent tout au long de leur vie. Certaines espèces peuvent ainsi avoir jusqu'à 30000 dents au cours de leur existence.

La Cotinière

 

 

A vous de tester

Si la pêche au requin vous tente, vous trouverez tout le matériel nécessaire directement sur le port.

La Cotinière

La Cotinière en images